Jeudi 17 Décembre 2020
Journal de bord du Capitaine Kirk
3ème semaine de errance dans la Nébuleuse Lumbrois, et plus précisément dans le multivers Boutique, nous avons subit l’attaque d’un vaisseau Klingon, il pourchassait le vaisseau d’un certain Karl Koch, ce dernier a eu le malheur de faire des photos .
Les Klingons sont, une espèce extraterrestre originaire de la planète Kronos et ils détestent les photographes . La théorie de Spock, admise par le docteur McCoy et que les Klingons ne supportent pas d’être pris en photos, certainement à cause de l’arête osseuse qui barre leur front verticalement. Cette arête est la marque génétique de l’espèce, précisant l’appartenance à une maison tout en différenciant les individus et ce qui permet de les identifier immédiatement … Nous avons recueillis Karl Koch à bord de notre vaisseau, et avons fait feu pour les mettre en fuite, nos mécaniciens travaillent dur pour réparer son vaisseau ….

Né en 1973, Karl Koch baigne très vite dans l’Histoire et la Littérature. Autodidacte et passionné, il reconnaît rapidement ses maîtres en Jan Saudek, Joël-Peter Witkin et Jonathan Abbou. Il se lance alors dans la colorisation manuelle de ses portraits de femme et de ses natures mortes. Obsessionnel et rigoureux, il tente d’explorer ses propres parts d’ombre pour révéler celles de chacun. C’est ainsi qu’il imagine son projet-phare, le fil rouge, un ultime moyen de dissiper l’ombre pour toucher la lumière. Shade Projekt voit le jour. Et il compte bien dévoiler le Rien, convertir les sens, s’approprier une réalité que seul son objectif peut marquer de ses initiales. Passionné d’Histoire, nourri de spleen et d’un romantisme noir, adorant Baudelaire et les rives du Rhin, révérant Witkin et les mythes fondateurs, applaudissant the Cure et Rimbaud, il fait de Shade Projekt un outil d’introspection personnelle, un miroir de l’ombre, le reflet d’une âme… Le corps de la femme, désirée mais souvent inaccessible, devient son unique prisme pour percer à jour et déshabiller les chairs. Mêlant fantasmes primaires et crépuscules féminins, il fige les corps barytés avant de les cuisiner et d’en coloriser les textures. Les nudités sordides, les grimaces entrebâillées, les muscles bandés deviennent autant de passerelles pour basculer dans son monde. Les cuisses sont des calices, les bouches des offrandes qui, sous ses pinceaux, révèlent leurs ardeurs. Les couleurs sont posées avec patience, assemblées comme une horlogerie suisse, pour se sublimer en un tableau tantôt gothique, tantôt baroque, où l’œil indiscret est invité à poursuivre ces ombres sans retenue et sans fard. Il prend ainsi le temps d’habiller d’encre ces rêves de beauté abandonnés devant son objectif gourmand. Il demande beaucoup pour déconstruire les rôles, affirmer sa vérité, et sûrement aussi assumer sa part d’ombre…


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